Le glyphosate ne tue pas
Depuis la condamnation de la firme Monsanto par un tribunal américain, la polémique a tôt fait de s’enfler au Bénin sur l’utilisation du glyphosate dans notre agriculture. Pour cela, une pétition a été mise en ligne par le lanceur d’alerte Brice SOHOU qui a déjà réuni en 10 jours plus de 950 signatures. Des émissions radios et télévision ont aussi été faites.
Ainsi le gouvernement, pour donner sa version officielle a donc réagi le jeudi 23 aout 2018 par son ministre de l’agriculture de l’élevage et de la pêche: M. Gaston DOSSOUHOUI. Ce dernier a affirmé qu’il n’y a aucune menace pour l’utilisation du glyphosate dans notre agriculture au Bénin; le glyphosate est sans danger pour l’homme. » Le glyphosate n’attaque que l’herbe et non le sol ». Mais ma question est de savoir si l’herbe touchée par le glyphosate meurt en l’air ou se disparait du sol avant de mourir? Parfois, tu finis l’herbicidage et juste après cela, la pluie tombe entraînant un nettoyage de l’herbicide et les herbes ne meurent pas. Ce qui pousse à reprendre l’opération. Alors, l’herbicide lessivé se retrouve dans le sol et puis dans la nappe phréatique tout naturellement. Mais notre Etat trouve que nous n’avons rien à craindre.
C’est l’andosulfan, un produit chimique dangereux aussi bien pour les hommes que pour les sols qui avait emporté ce même Gaston DOSSOUHOUI, à l’époque ministre de l’agriculture et de la pêche sous le président Yayi Boni. Le voilà de nouveau à défendre bec et ongle la non dangerosité du Glyphosate toujours avec le même chapeau mais sous cette fois-ci sous celui qu’on avait désigné avant comme son complice. Quel destin?
Par ailleurs, j’étais surpris de voir au journal télévisé de 13h sur France2 le 23/08/2018 que des médecins aient retrouvé des traces de glyphosate dans les couches de bébés; ce qui pourrait agir négativement sur les organes génitaux de ces derniers. Qu’est-ce qui nous coute de prendre de fermes résolutions face à ce danger qui nous guette lentement et surement? Qu’est-ce qui nous coute de commencer par faire comme le Cuba et le Bhoutan qui ont décidé depuis des années de bannir l’utilisation des herbicides, pesticides chimiques dans leur agriculture pour que cette dernière soit biologique aujourd’hui? www.bastamag.net/comment-les-cubains-ont-converti-leur-ile-au-bio
En tout cas, avec cette conférence de presse du gouvernement, la fin du glyphosate n’est pas pour demain au Bénin.