De la terre à la poterie: beaucoup de femmes et d’enfants en vivent.

Un tour dans le marché de Bohicon (4ème ville du Bénin et ville carrefour) et je découvre dans une partie du marché des objets faits à partir de la terre cuite qui se vendent : canari, jarre, foyer, marmite, etc.

Question de curiosité afin de savoir si ce sont elles-mêmes qui les fabriquent et comment les font-elles et elles me répondent qu’elles ne sont que des vendeuses de ces objets. Les fabricants de ces objets fragiles mais très utiles à la société résident dans un village appelé Oungbègamè : village situé à près de 15km de Bohicon et qui fait partie de la commune de Djidja. Je vais dans ce village et je ne découvre que des femmes et leurs enfants qui sont à l’œuvre. L’une d’elle approchée du nom de maman Sèglè (de la soixantaine d’âge déjà) nous confie qu’elle le fait depuis son enfance et que sa fille aussi est déjà initiée à cela. C’est une activité qui permet de se faire un peu d’argent afin de prendre soin de ses enfants. Elles reçoivent des commandes même du nord du pays.

Chose curieuse, la terre ou l’argile (matière première essentielle) qui sert à faire ces objets n’est pas dans ce village. Elle est disponible à Ayogbé : village situé à près de 06km de Oungbègamè toujours dans la commune de Djidja. Cette terre appartient aux familles comme AZANKPE, AVOUNGBO, ZOHOUN, TOSSOU…. Ces derniers perçoivent leur part tout comme la mairie sur chaque voyage ou chargement. Paraitrait qu’ils n’ont pas le don ou le savoir-faire de faire de la poterie. Seuls les enfants du village de Oungbègamè ont ce don et ce savoir-faire.

L’étape critique dans la fabrication de ces objets est la cuisson de la terre. Pour qu’un canari soit bien solide, il faut cuire l’argile à plus de 150°C très rapidement. Ce qui nécessite assez de bois comme le montre l’image. Elles préfèrent donc utiliser les feuilles sèches de palmier. Car cela permet d’atteindre plus facilement l’objectif. La récolte de ces feuilles sèches de palmier se fait également par les femmes. En saison pluvieuse cette cuisson est plus difficile car ces femmes ne maîtrisant pas la météo peuvent être surprises à tout moment par la pluie empêchant la cuisson des objets fabriqués. Un travail à reprendre donc tant que la cuisson n’est pas effective.

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