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Glazoué : la riziculture est en danger !

J’ai fait un tour dans le village de Kpakaza et ma chance a été de rencontrer le président  de l’UCR (Union Communale des Riziculteurs) de Glazoué qui me confesse ceci : «  je dirai aux autorités que je ferai des hectares de riz sachant qu’au fond de moi je ne ferai qu’à peine 01 hectare. » Suite à un air d’étonnement de ma part, il me dit : « ces autorités n’ont pas encore compris que la culture du riz n’est plus rentable à cause du manque de pluie or nous nous endettons pour faire sa culture. Par conséquent, il faut leur faire entendre ce qu’ils veulent entendre pour avoir la « paix ». Comment comprendre que sur 03 hectares cultivés et dont l’itinéraire technique a été scrupuleusement suivi, je n’ai récolté que 1 tonne 800kg de riz au lieu d’au moins 09 tonnes. Qui va me payer les pertes et les dettes consenties ? Personne, personne, personne ».

J’ai fait un tour à Ouèdèmè, ma chance aussi a été de rencontrer le secrétaire général du groupement « Edjrossè » : un groupement composé de 34 membres et qui dispose de 30hectares de terre.  Au secrétaire de me dire : « la main sur le cœur, à peine 10hectares de riz seront cultivés cette année contrairement à 30 hectares cultivés l’année passée. Moi-même en personne, je ne veux pas faire la culture de riz cette année sauf pour consommation familiale car je n’ai pas encore remboursé les crédits consentis et cela pèse sur moi. La pluie n’est pas au rendez-vous afin d’obtenir un bon rendement. Le projet PAFIRIZ nous a fait un aménagement sommaire mais sans résultat car cet aménagement dépend de la pluie. Il nous faut indubitablement un aménagement définitif ».

J’ai fait un tour rapidement dans la commune de Savè bien qu’elle ne soit pas une commune réputée dans la production de riz. Ces paysans aussi sont déjà prêts et attendent impatiemment la pluie avant de faire les semis. Si jusqu’au 15 juillet la pluviométrie n’est pas bonne, ils feront d’autres cultures en lieu et place du riz.

Je suis revenu encore à Glazoué précisément sur le domaine du groupement « Affécia » au village de Doumè. Ce groupement composé de 35 membres, seuls 04 membres veulent oser faire 07 hectares de riz contrairement à 120hectares les années antérieures. Ils attendent aussi une bonne pluviométrie avant de faire les semis.

Vous me demanderez finalement quelle culture feront-ils à part le riz ?  Laissez-moi vous répondre que la majorité a déjà fait du maïs et du soja. Et pour quelle raison ? Dame nature n’a pas été au rendez-vous les années 2012 et 2013 au point où les paysans n’ont pas récupérer l’argent investi dans la production de riz.

Même les employés de la rizerie de Glazoué admettent que depuis 02 ans, ils ont du mal à bien faire tourner l’usine pour faute de disponibilité de la matière première. Mais je ne sais comment les gens s’arrangent pour que les statistiques de production soient toujours « bonnes » au plan national ?

Rappelons que Glazoué est la deuxième commune après celle de Malanville productrice de riz au Bénin.

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