L’agriculture inorganique ou conventionnelle ayant montré ses limites, seule celle biologique est reconnue comme la solution idéale tant à l’agriculteur, qu’au consommateur et à l’environnement.
Qu’est-ce que l’agriculture biologique ?
Une définition universelle de celle-ci n’existe pas encore à nos jours. L’agriculture biologique est l’art de cultiver la terre en utilisant les meilleures pratiques issues des méthodes traditionnelles couplées aux connaissances scientifiques et les matériaux disponibles tout en créant un équilibre entre la nature et la culture. Cela ne signifie pas le « retour » aux méthodes traditionnelles (houe, coupe-coupe…).
En effet, l’agriculture biologique a évolué comme la solution sine qua non aux produits agricoles issus de l’agriculture conventionnelle dans les années 1940 en Europe et en Amérique ; il a gagné du terrain en Asie au début des années 1980, mais n’est pas encore acceptée en Afrique ni moins au Bénin jusqu’à cette date. C’est une agriculture qui exclut largement l’utilisation d’engrais chimiques, les pesticides, les régulateurs de croissance, les additifs alimentaires du bétail, etc.
Quels sont ses principes ?
Les principes de l’agriculture biologique ont été fixés par la Fédération Internationale des Mouvements d’Agriculture biologique (IFOAM) en 1992 à savoir :
- Pour produire des aliments de haute qualité nutritionnelle en quantité suffisante ;
- Pour interagir d’une façon constructive, qui améliore la vie, avec tous les systèmes et cycles naturels ;
- Pour encourager et améliorer les cycles biologiques au sein du système cultural, en incluant les microorganismes, la flore et la faune du sol, les plantes et les animaux ;
- Pour maintenir et accroitre la fertilité des sols à long terme ;
- Pour utiliser autant que possible les ressources renouvelables dans les systèmes agricoles organisés ;
- Pour travailler, autant que possible avec des matériaux et des substances qui peuvent être réutilisés ou recyclés, soit à la ferme ou ailleurs ;
- Pour donner aux bétails les conditions de vie qui leur permettront d’effectuer les aspects fondamentaux de leur comportement inné ;
- Pour réduire au minimum toute forme de pollution qui pourrait résulter de la pratique agricole ;
- Pour maintenir la diversité génétique du système agricole et de ses environs, y compris la protection des habitats de la faune et de la flore ;
- Pour permettre aux producteurs agricoles une vie selon les droits de l’homme de l’ONU, pour fournir leurs besoins de base et obtenir un rendement adéquat ainsi que la satisfaction de leur travail, y compris un milieu de travail sécurisé ;
- Pour examiner l’impact social et écologique plus large du système d’exploitation.
De ces principes, nous constatons que la pratique de l’agriculture biologique offre des avantages aux gens et à l’environnement puisqu’elle :
- – Contribue à accroitre la fertilité des sols à long terme ;
- Est utilisée pour lutter contre les ravageurs et les maladies sans nuire à l’environnement ;
- Assure la protection de la nappe phréatique ;
- Assure la gestion optimale de l’eau ;
- Utilise les ressources dont l’agriculteur a déjà, donc ce dernier a besoin de peu d’argent pour acheter des intrants agricoles ;
- Contribue à produire des aliments nutritifs, des aliments pour les animaux et des récoltes de haute qualité et à vendre à bon prix.
Pour bénéficier de ces avantages, la pratique de l’agriculture organique implique l’utilisation des techniques telles que :
- Le compostage : il ne coute pas cher et est très efficace, il améliore la qualité du sol, il facilite le drainage, il réduit l’érosion, il ajoute des nutriments facilement assimilables par la plante et favorise une gestion optimale de l’eau.
- Le paillage : il consiste à couvrir le sol avec une couche de matériau en vrac comme le compost, le fumier, la paille, l’herbe sèche, les feuilles ou les résidus de récolte. Les paillis ont plusieurs effets sur le sol qui contribuent à l’accroissement de la plante :
- La diminution dans la perte d’eau à cause de l’évaporation ;
- La réduction de la croissance des mauvaises herbes en réduisant la quantité de lumière qui frappe le sol ;
- L’empêchement de l’érosion du sol ;
- L’augmentation du nombre de microorganismes dans la couche arable.
Dans un système d’agriculture biologique, le but n’est pas nécessairement l’élimination des mauvaises herbes mais de les contrôler. Et ces méthodes ci permettent de le faire à savoir :
i- La rotation des cultures,
ii- Le binage,
iii- Les paillis qui couvrent le sol empêchent les graines des mauvaises herbes de germer,
iv- Le désherbage mécanique ou manuel,
v- L’utilisation des animaux pour le désherbage par exemple les canards qui mangent les mauvaises herbes dans un champ de riz.
Au vue de tout ce qui précède, il urge un changement de paradigme dans la pratique agricole afin d’assurer de façon permanente une production de qualité par des personnes de qualité dans un environnement de qualité. Et cela c’est la pratique et l’enseignement à toutes les couches de la société de l’agriculture biologique. Mais pour vous quel est votre choix ???