Face aux effets du phénomène hyper-médiatisé du changement climatique, les spécialistes s’accordent à dire qu‘il faut des stratégie d’adaptation, y compris pour les pays en voie de développement. Mais il semblerait bien que ce soit le seul point d’accord, comme l’a montré la Conférence des nations-unies sur le climat tenue en décembre 2011 à Durban (Afrique du Sud).
Dans cet entretien accordé à Ouestafnews, le climatologue béninois, Euloge Ogouwalé, se montre plutôt sceptique sur les approches venant du Nord. Selon lui, l’Afrique doit apporter une réponse endogène avec un focus sur l’agriculture.
Ouestafnews – Quelles stratégies mettre en place pour s’adapter aux changements climatiques en Afrique?
Euloge Ogouwale (E.O) – Il faut des stratégies d’adaptation par secteur d’activités. La principale activité étant l’agriculture, il faut mettre un accent particulier sur l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques en partant des mesures endogènes, celles (développées) par les paysans au regard des contraintes climatiques des trois dernières décennies.
Ouestafnews – Peut-on y parvenir en se basant sur les fonds venus du Nord ?
E.O – L’Afrique est le continent le plus vulnérable aux changements climatiques. Et, c’est ce continent qui est le moins préparé pour affronter les défis liés aux changements climatiques d’aujourd’hui et demain. Il faut que l’Afrique par elle même développe des fonds d’adaptation aux changements climatiques et déclenche toute une série d’initiatives d’adaptation. Un pour cent de transactions relatives au pétrole, par exemple, suffirait pour lancer lesdits fonds. Notons par ailleurs que plusieurs milliards de dollars sont dédiés à l’adaptation aux changements climatiques en Afrique mais que les Africains n’arrivent pas à faire décaisser parce que les administrations africaines sont incapables de respecter les conditionnalités imposées par les bailleurs.
Ouestafnews – Avez- vous le sentiment que les populations, notamment les agriculteurs soient suffisamment sensibilisés sur la question?
E.O – A mon avis beaucoup d’efforts restent à faire dans ce domaine. Nous sommes au début de la sensibilisation. Il faut l’intensifier afin de mettre tout le monde au même niveau d’information sur les crises climatiques d’aujourd’hui et demain. C’est une porte d’entrée pour la réussite des projets d’adaptation aux changements climatiques.
Source: Ouestaf News