Quelle agriculture sans énergie ni eau ???
Nous sommes tous certains que le monde a besoin de l’agriculture pour vivre voire survivre et que le secteur agricole doit plus que jamais être professionnalisé afin que tous les acteurs à divers niveau puissent tirer profit. Tout le monde est plus que jamais convaincu que c’est à la jeunesse qu’incombe la lourde tâche de s’investir dans l’agriculture afin d’assurer une autosuffisance alimentaire à notre pays. Et pour réussir cela, de nombreux projets et programmes ont connu le jour.
Par exemple, le programme de l’AFD financée à 90% par l’Agence Française de Développement (AFD), à hauteur de 587 198 euros (385,2 millions de FCFA), pour une durée de quatre ans. Ce projet qui a débuté en 2009 consiste en la mise en place d’un dispositif d’accompagnement à l’insertion professionnelle des jeunes diplômés afin de faire de l’année 2013 l’année de l’agriculture. Aussi le programme spécial d’insertion des jeunes dans l’agriculture lancé en 2009 par le président YAYI BONI où 14.000 jeunes ont été installés dans la vallée du Niger. Mais force est de constater que la majorité de ces jeunes étant issus du monde urbain ont eu du mal à s’installer dans le monde rural où l’énergie électrique est difficilement accessible.
Par ailleurs, beaucoup de projets et d’initiatives connaissent le jour afin d’amener les jeunes à pouvoir associer les TIC à l’agriculture. D’où le thème de e-agriculture. Mais peut-on le faire sans la disponibilité de l’énergie ? Car aujourd’hui ni les TIC, ni l’électricité ne sont plus un luxe mais une nécessité. Déjà dans Cotonou la capitale, des coupures d’électricité de 03 à 05 heures s’observent or nous venons à peine d’entrer dans la saison sèche. Par conséquent le pire reste à venir.
Aussi, on parle du droit à l’eau car l’Assemblée Générale de l’ONU AG/10967 du 28/07/2010 a adopté par 122 voix pour et 41 absentions un projet de résolution, présenté par la Bolivie, sur le droit fondamental à l’eau et à l’assainissement (A/64/L.63/Rev.1) dans lequel elle déclare que le droit à une eau potable salubre et propre est un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme. Elle demande aux États et aux organisations internationales de fournir des ressources financières, de renforcer les capacités et de procéder à des transferts de technologies, en particulier en faveur des pays en développement. la charte de l’ONU car l’eau est source de vie. Paradoxalement l’agriculture béninoise reste tributaire de dame nature qui dicte sa loi sous l’effet du changement climatique. Dans ce contexte, quel jeune irait s’installer dans la brousse sans énergie ni eau ?
Dira-t-on que pour l’eau, il faut un forage? Nonobstant le coût de réalisation d’un forage, l’utilisation de cette eau nécessite des pompes à immersion et de refoulement qui ne fonctionnent que grâce à l’électricité.
Mais pour Lourdes AGBATO, diplômée du Lycée Technique Agricole de Sékou, je suis née et j’ai grandi au village. Donc repartir au village n’est pas un souci pour moi. Bien que la majorité de ma promotion rêve de travailler dans les organismes nationaux et internationaux (naturellement en milieu urbain), moi je préfère aller au village pour me mettre au travail histoire de faire valoir mes acquis.
Pour le moment des milliards coulent et continueront de couler pour le bonheur de ceux à qui cet écoulement profite.
Tableau : Synthèse des coûts pour la réalisation des OMD (Milliards FCFA)
Domaines | 2007 | 2011 | 2015 | Total 2007-2015 | Moyenne |
Agriculture et lutte contre la faim | 21,74 | 94,66 | 183,99 | 896,48 | 99,6 |
Education | 89,12 | 144,72 | 245,95 | 1380,695 | 153,41 |
Genre | 2,14 | 5, 93 | 15,48 | 63,88 | 7,09 |
Santé | 82,34 | 129,73 | 183,91 | 1190,53 | 132,28 |
Eau et Assainissement | 37,88 | 49,08 | 70,58 | 460,9 | 51,21 |
Energie | 49,72 | 86,66 | 132, 24 | 796,54 | 88,5 |
Infrastructures de transport | 97,91 | 105,24 | 132,44 | 993,33 | 110,37 |
TOTAL | 380,886 | 616,03 | 964,61 | 5782,37 | 642,48 |
Source: D’après les travaux de mise à jour des costing, PASCRP/DGPD/MPDEAP, novembre 2007